The Micronauts "Damaging Consent"
label / Citizen records
distributeur / Nocturne
contact / widowsky@the-micronauts.com
dispo / 1
des mots //du son
Dans la nébuleuse des groupes electro revenu des 90's The Micronauts occupe une place toute particulière. Parti plus nombreux qu'il nous
revient, le groupe compte aujourd'hui à son bord une seule tête en la
personne de son meneur originel Christophe Monier et débarque avec un nouvel opus, Damaging Consent.
Ce dernier naît d'une volonté assumée depuis le début des débats
technos du siècle dernier, de ne jamais réduire le champs des possibles
et de se positionner là où les limites finissent d'être tangibles :
entre ciel et terre, confort et dancefloor, expérience et art populaire.
The Micronauts cru 2007, en passager du XXI° siècle naissant,
entend bien poursuivre ce travail amorcé il y a maintenant plus de dix
ans (pérégrinations sonores que retrace à merveille dans un deuxième
disque une rétrospective des remix faits par Monier pour les "grands publics" Underworld, Chemical Brothers, OMD, Mirwaîs...)
: une oeuvre singulière de décrassage de l'electro et de ses codes,
avec en sus une tentative de les faire exploser en y mettant les
formes.
Ainsi Damaging Consent se présente comme un recueil
surpuissant et efficace, foisonnant de musiques addictives,
fusionnelles et vivantes, que l'on sent issu d'un long processus de
maturation, une sorte de quête quasi maladive d'un son original. Depuis
ses incartades technoïdes chez Loaded ou Phono, The Micronauts a toujours su laisser la place à l'expérimentation, traçant ainsi les contours sans limite d'un art à part et engagé.
Pour autant ce nouveau projet accueilli par Citizen Records (Vitalic, Teenage Bad Girls, The Penelopes...)
ne se confond en rien avec le syncrétisme exacerbé de ces voisins de
label et encore moins avec la démarche pseudo transversale des écuries
hype voisines. Plutôt que de tout brasser - rock soul hip-hop, etc. -
dans le même chaudron pour en fondre les contours, l'alchimiste Monier
semble vouloir tout faire pour que les coutures restent apparentes.
Laisser saillir les arêtes et rendre visible les bordures, flirter en
funambule avec les barrières.
Au travers de ce patchwork qui se dessine sous nos yeux, se révèle
étrangement une réelle unicité qui diffuse sur un fond de diversité
excessivement dynamique (un morceau comme Superstar
illustre assez bien ce contraste). C'est certainement là la première
force de cette nouvelle production : cette faculté à transmettre des
humeurs contradictoires qui se carambolent sans cesse, sans pour autant
se neutraliser.
Qu'il y mette le paquet dans le "pousse au cul" (Sweat), qu'il donne plutôt dans le minimalisme rêveur et référencé (l'hommage à l'Iguane et son Nightclubbing sur Distracted), ou dans le bleep torturé et quelque peu cérébral (le très Acid Get Down),
on sent cette marche en avant créatrice qui insiste, persistante dans
les moindres recoins. Ce je-ne-sais-quoi d'énergétique, cette force
cruciale portée à bout de bras par la persévérance radicale, incarnée
au présent en la somme des valeurs passées et futures si chères à
l'artiste.
Une somme parmi les plus féroces et intègres, joyeusement agressive et
féconde que la musique dance nous ait donné à écouter depuis un bail.
En clair, un salutaire retour aux affaires.
(Chronique disponible chez nos amis de dMute)
des images
The Micronauts live à Lille Mai 2007