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L’Oreille de Moscou
L’Oreille de Moscou
28 novembre 2007

Alexandre Varlet "Ciel de Fête"

alexandrevarletcieldefete

label / Fargo Records

distributeur / id.

contact / nathaliechapuy@backtobasicks.fr

dispo /  1


des mots // du son


Avant même de se jeter dans Ciel de Fête, 3° opus d'Alexandre Varlet, sombre poète dont on avait perdu la trace depuis son magnifique et alambiqué Dragueuse de Fond, on pouvait présumer qu'on ne tenait pas là une de ces galettes markettées à la machette, en passe d'être diffusée à grand renfort de formules pisse-vinaigre pour cerveaux en disponibilité.
Et çà même si la mise en avant un tantinet surlignée de sa signature chez Fargo - label folkement pointu et peu fourni en artistes français, avec Emily Loizeau ils seront dorénavant 2 - relève de ce genre de procédés limite pénibles.

Malgré tout, une fois le disque avalé par la platine, le pressentiment n'est que confirmé et on découvre, non sans surprise, dès les premiers morceaux (l'instrumental Le Lit de la rivière et l'hymne solaire Montre-toi) notre artiste sous un nouveau jour : moins torturé dans le verbe, plus rèche sur le son.

Pour caricaturer un peu, Varlet est porteur de ce qui pour beaucoup encore est un paradoxe insupportable - ceux là même qui à l'époque crachaient à gros glaviots sur les Sylvain Vanot et autres Tue-Loup - et qui relève pour d'autres d'une qualité artistique imparable : savoir mettre en valeur d'une instru à la couleur anglo-saxonne appuyée - entre cold wave et rock brûlant pour paraphraser Fargo - une volonté assumée de proser des textes en français.
Alors, bien évidemment, la puissance de ce disque ne se résume pas à une simple parade d'artiste arborant en gage de qualité les stigmates de ses écoutes prolongées des vieilles scies dark ,Personal jesus de Depeche Mode ou le Porcupine des têtes à claques jouissifs d'Echo and the Bunnymen en tête.

Non, le charme est bien ailleurs, dans sa structure même, singulière et tellement attirante. Assis sur une production luxueuse, sans fioritures mais tout de même chiadée, cet album est capable de s'insinuer dans le quotidien, voire même d'en approcher l'intimité (un morceau comme La Providence, est un  condensé d'audace, disons, suggestive !).

La voix de VARLET n'est évidemment pas non plus innocente (la berceuse éthérée Tutti Quanti en est une belle preuve) dans ce lien étrangement étroit qui nous rapproche petit à petit de l'artiste et de son oeuvre. Une sorte d'union sacrée qu'on voudrait, à satiété, pouvoir consommer.

Cet album tape direct au coeur. Il pousse à voyager tout azymuth (Le Sens de l'Orientation), comme ces nuages, zonards hirsutes dans le ciel des longs jours de fête, autant qu'à se lover,au bord d'un chemin creux, au plus près d'un brasier (Presque Monde) qui jamais ne cesserait de se consumer.

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