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L’Oreille de Moscou
L’Oreille de Moscou
4 décembre 2007

La Dorade "34 min. et des poussières"

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label / autoprod.

distributeur / id.

contact / ladorade@free.fr

dispo / 1


des mots // du son


Tout d'abord quel  titre ! Parfait résumé pour ce florilège de 10 morceaux portés par une écriture dont la capacité à envaper soudainement la pièce est assez déstabilisante.

Qu'il s'agisse en plus là d'un premier album rend la chose d'autant plus hallucinante. Dans 34 minutes et des poussières, La Dorade allume sans crier gare d'authentiques braseros de proses éthérées, à l'aune desquels des mondes nouveaux en lévitation se distinguent peu à peu. Si cette faculté à donner à voir des endroits inconnus en les dévoilant comme on dénude, on caline, est la qualité des artistes empreints de vérité, on peut alors dire sans sourciller qu'on tient là une créatrice de haute volée.

De la métaphore comme arme de contentement massif (Hélas) aux incantations quasi chamaniques (Prière), on réalise qu'en Bénédicte Giordani aka La Dorade nos insomnies et leurs rêves les plus flous trouvent une clarté et une conteuse dotée de ce supplément d'âme et de folie qui font les rencontres fortes et importantes d'une vie. Oh! rien d'explosif ni de violent. Juste la langueur comme mode d'exaction, la douceur comme mode d'expression. Des mots, des sons languides et doux comme ce petit vent chaud qui donne de la poussière aux étoiles, les soirs de ces longues journées où il est si bon de lâcher le fardeau et descendre de son fil (Funambules), se poser sur le perron et regarder en l'air (Volutes).


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