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L’Oreille de Moscou
L’Oreille de Moscou
4 juin 2008

Guillaume & The C. Dumonts "Face à l'Est"

23165label / Musique Risquée

distributeur / Nocturne

contact / guillaume[at]myspace.com

dispo / 1


des mots // du son


Guillaume and The Coutu Dumonts, un pseudo , nous renseigne son auteur, en forme d'hommage à ces groupes de Rythm & Blues des années 60/70 - de ceux qui peuplent les romans de George Pelecanos, les Marthas and the Vandellas, O'Jays, Spinners. Voilà une anecdote qui en dit déjà long sur les influences et l'histoire de ce producteur québécois.  

Percussionniste dans un groupe funk à Montréal, étudiant en sciences humaines puis en électroacoustique, c'est un voyage en Afrique qui affirmera sa passion pour la composition et dans la foulée déclenchera une myriade de projets collectifs (Egg, Chic Miniature, Flabbergast...) puis individuels. Parmi ces derniers, Face à l'Est, premier album solo signé sur le label d'Akufen (Musique Risquée), puise ses sources aux quatre coins du monde (Les Gans est un morceau exemplaire à ce titre où se croisent l'Éthiopie et son jazz, l'Europe et son activisme "minimal"), ce qui lui donne une envergure toute particulière, une de ces structures mouvantes qui n'ont de cesse d'accaparer pleinement les endroits où elles se trouvent.

D'aspect globalement homogène, chaque extrait fait valoir pourtant sa spécificité (fulgurance funky pour Ze Blob, échos et click'n'cut parcimonieux sur Domdom, Fat Cat surprenante session de Doo-Wop ) et le parti pris du producteur d'apporter tant que possible des couleurs différentes, les ambiances percussives et ultra-organiques teintées d'Orient ne se laissant malgré tout jamais trop oubliées.

Cette démarche s'accompagne d'une volonté affirmée de donner corps à un message (le choix d'un titre mystérieux, l'apport des voix) et d'une tentative hautement personnelle de montrer comment la perception qu'un compositeur a de sa propre musique et de ce qu'elle doit être, peut changer au gré des expériences.

Plus qu'une leçon assénée, Guillaume Coutu-Dumont nous propose ce témoignage en dix mesures où finalement importent peu les tenants et aboutissants des questions soulevées, quand résiste et transpire à ce point cette envie de sortir du strict cadre cosmétique "ethno-world" et de l'habillage pailletée d'histoires sans paroles où se sédentarise trop facilement la musique électronique.

Une approche singulière et sincère, d'une énergie des plus communicatives et d'un raffinement sensoriel remarquable. Pour preuve, s'il ne devait n'y en avoir qu'une, au-delà du fait même que des djs de renom - VillalobosLazarus en tête - jouent déjà ses morceaux sur tous les dance-floor du globe, je ne peux que vous suggérer d'écouter le track intitulé Yenon.
Comment ne pas se prendre à rêver devant ces volutes sonores décrites par quelques cuivres funambules, en perdition volontaire  sur le fil tendu d'une rythmique tribale qui, si elle n'en appelle directement au soleil, en pleure autant les premiers rayons que sa chaleur originelle ? Difficile de réfréner l'envie de s'épancher au cœur de cette fin d'after inquiète, comme ce petit groupuscule de danseurs bientôt serti de lumière, et d'attendre comme eux de nouvelles promesses de cette aube naissante... Serein, les yeux rivés vers l'Est.


(Retrouvez cette chronique chez nos amis dMute )

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