Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L’Oreille de Moscou
L’Oreille de Moscou
8 juin 2008

Donnacha Costello "Colorseries"

23173label / Minimise

distributeur / Minimise

contact / donnacha[at]myspace

dispo / 1



des mots // du son


2004. Lassé du clé en main mais toujours raide dingue de ce qu'on appelle encore "techno", Donnacha Costello décide de retourner à ses vieilles marottes, monte au grenier et ressort de la poussière son bon vieux matos (1) pour commencer à produire pièce par pièce  ce qui s'avèrera être  son chef d'œuvre : les Colorseries.

A cette époque, l'Irlandais n'est plus un inconnu. Certes 6x6=36 n'est pas encore sorti, mais ses productions brillantes - un moindre mot - chez Mille Plateaux (Together Is The New Alone) et Force Inc. Music Works (un belle maison qui a hébergé en son temps Alec Empire et Akufen) sont d'ores et déjà reconnues par un bon nombre d'aficionados. Ces derniers auront d'ailleurs peut-être été surpris , voire déçus, à l'annonce , en guise de nouveauté, de la réédition sous forme de compilation (8 morceaux remastérisés issus des Séries de Couleurs et 2 inédits) de ce qui est , à ce jour, l'ouvrage majeur du bonhomme.

Imaginez sur une année, la production de 10 x 12" - chacun portant en intitulé une couleur particulière - qui loin de dupliquer ad libitum une méthode, extrapolent et explorent la techno sous toutes ses coutures, en détachant un nombre ahurissant de nuances. De la trance irradiée en vagues lancinantes (l'inédit Opal Sessions) à une électro ingénue perchée, comme accrochée par endroit à des étoiles instables (Mustard B), en passant par quelques rosaces deep en forme d'œillades (Blue B, historiquement la première prod de la série et Hawtin en filigrane), quelques bluettes minimales (Orange A et surtout Rubine Red B) ou plus ambiantes (l'onirique Cocoa B et sa volcanique siamoise, second inédit).

Si les morceaux plus redondants (Pistachio A ou Grape B) restent un niveau en  dessous de l'ensemble, ils ont le mérite, comme tout ce patchwork (matérialisé sur l'artwork qui reprend le principe du panel où chaque longueur de barrette de couleur est proportionnelle à la durée du morceau), de mettre en exergue un autre aspect de la production du Dubliner. Au-delà de ce grand écart stylistique, cette compilation permet en effet de valoriser la qualité hallucinante du travail réalisé sur le son. Essentiellement produit à base de matériel analogique (1), cela confère à l'ensemble une aura toute particulière, hors du temps, comme indémodable.

Alors, ce Colorseries ne nous apprend rien de bien neuf sur son créateur - c'est la limite des rétrospectives -  mais nous rappelle malgré tout qu'il n'y a pas si longtemps, juste avant l'avènement de la pensée "clubique" unique, quelques maquisards pensaient sincèrement que la musique électronique pouvait être encore intelligente et dansante. Donnacha Costello en était, il est bon de s'en souvenir.


(1): Akai MPC2000, Akain MPC3000, Apple PowerBook G4 400, ARP Odyssey Mk1, Beyerdynamic DT770 Pro, Claviar Nord Modular, Digidesign Pro Tools Free, Digigram Pocket XV, Ensoniq DP4, Mackie 24-8, Riccisoft Soundmaker, Roland Juno 60, Roland Juno MC-4, Roland SH-101, Roland TB-303, Roland TR-707, Roland TR-808, Roland TR-909, Samson Servo 170, Tascam DA20-MKII, Yamaha NS-10m.



Donnacha Costello - Opal Session

(retrouvez cette chronique chez nos amis de dMute)


des images



Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
Publicité