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L’Oreille de Moscou
L’Oreille de Moscou
26 juin 2008

Miss Kittin " BatBox"

61cZIAm_GYLlabel / Nobody's Bizzness

distributeur /  Nocturne

contact / MissK[at]myspace.com

dispo / 1


des mots // du son


Parfois une artiste, réputée intègre et courageuse, comme l'est Caroline Hervé aka Miss Kittin, s'arrête sans prévenir devant notre porte. Et il faudrait être prêt. Plutôt qu'à théoriser, remonter aux sources, en cherchant je ne sais quels antécédents, il faudrait essayer de comprendre ce trouble quasi érotique qui nous assaille à l'écoute  de son nouveau projet. Il serait bienvenu même de tenter de mieux appréhender les contours  de ce flux débridé, de cette enfièvrement qui s'en dégage.

Le soucis dans cette histoire, c'est que les pieds dans la boue d'un quotidien qui attend encore son printemps, l'emballage et l'aura sombre de ce Batbox ne poussent pas, de prime abord, à la franche hospitalité. Pourtant, au-delà de cet obstacle, franchi non sans efforts il faut l'avouer, on sera épaté d'aimer ces volutes noires qui dès les premières minutes tournoient à grand renfort de basses opulentes (Kittin Is High, un hit !), rappelant une musique certes datée, mais efficace (le travail du producteur Pascal Gabriel croisé notamment sur le Into The Dragon des Bomb The Bass à la fin des 80's y est pour beaucoup).

Finalement c'est sans rechigner qu'on s'abreuve par procuration du résultat des tribulations monochromes (cet album a été composé en tournée) de la Miss. Et c'est assez facilement qu'on s'immisce dans la fête concoctée par la Grenobloise et son staff (son label Nobody's Bizzness héberge ce 2° opus). Et sur ce point Mademoiselle Kittin, qui n'en est plus aux coups d'essai, n'a pas fait dans la demi-mesure : elle prône le mélange des genres, une ligne directrice proche, chez elle, de l'idée fixe (rock,electro-dark, cold wave, pop, new-beat, house tout y passe).

Fruit patent d'un besoin de libération trop longtemps retenue, Batbox, plus qu'un objet à l'esthétique goth qu'on ne peut définitivement pas oublié (Rob Seger, père fouettard géniteur de l'héroïne de bédé Emily The Strange ne s'est d'ailleurs pas spécialemnt foulé), s'avère être malgré tout un témoignage des plus bigarrés du désir éminemment pluriel de la donzelle . Ainsi se croisent les voix d'une chanteuse qui susurre, fredonne (le lunatique Wash'n'Dry) et parfois éructe (le très dispensable Playmate Of The Century) là où deux ans plus tôt nous pensions avoir quitté une Djette mangeuse de platines et de dance floor. Ce dernier, de beaux hommages ( le défoulant Metalhead et sa techno qui nous propulse direct à Détroit ) en bons coups de pompes dans la fourmilière hype (le tellurique Sunset Strip, acid à souhait, sans fluo), ne sera évidemment pas délaissé, avec en sus, une sacré dose de sensualité,  mi-crasse, mi-moîte. C'est d'ailleurs par cette invraisemblable chaleur, féminine et sans gêne c'est certain, que ces 13 titres comblent le fossé qui nous séparait de I Com et de son electroclash.

Avec la même envie d'en découdre, et en prime ce petit supplément d'âme , libertine autant que libertaire, porté par quelques mélodies imparables (le sublime Grace, glacial et voluptueux à faire frissonner Ian Curtis jusque dans sa tombe), Caroline joue ici moins les mijaurées, tout en assumant avec justesse et un brin d'auto-dérision, le parti pris glamour déglingué de son projet.

Et cette dégaine de Barbarella qui soit dit en passant lui va à ravir, pour finir assurément, par donner de vraies suées, et les drôles d'idées qui vont avec, à tous ceux qui comme nous, on l'espère, l'inviteront à passer la porte. Alors, n'hésitez plus, faites la entrer.

(retrouvez cette chronique chez nos amis de dMute)

des images




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