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L’Oreille de Moscou
L’Oreille de Moscou
23 juin 2009

Angil & The Hiddentracks "OuLiPoSaliva"

angil_3label / We Are Unique rds

distributeur / cd1d

contact / angil[at]murdochspace.com

dispo / 1


des mots // du son


Dire qu'on a failli passer à côté de ce qu'il convient de qualifier aujourd'hui d'œuvre d'art. Un album vieux de deux ans, bigre on va encore faire baisser le ratio "actualité" du webzine. Tant pis, on prend le risque. Un risque tout à fait mesurer et maîtriser tellement on est persuadé de la haute qualité de l'engin discographique qu'on se passe en boucle depuis sa découverte.

L'objet du délit, devenu depuis celui du désir, c'est OuLiPoSaliva des Stéphanois d'Angil and The Hiddentracks.
Petit retour en arrière, on vire alors en 2007. Et toute notre attention allait alors sur le projet The John Venture, associant les groupes B R OAD WAY et Angil. Oui le même. Un projet musical qui nous époustoufle au point de nous masquer l'essentiel. Du moins disons que l'arbre caché la forêt, et bordel quelle forêt mes amis.

Un disque lipogramme, rien que ça. Comme en leur temps les ouvrages alambiqués de Pérec et l'ensemble des travaux de l'OuLiPo. En clair OuLiPoSaliva ce sont des textes, en anglais, qui ont tous été écrits suivant des contraintes stylistiques particulières. En l'occurrence ici, la lettre E a été bannie, au même titre que la note Mi. Une performance, s'il en est, qui se découvre avec délectation.

Maitrisant son sujet, Mickael Mottet, leader d'Angil , parvient à rendre supportable, puis imparable, l'approche hyper-technique et, de prime abord il faut l'avouer, quelque peu rebutante, que ce genre d'entreprise nécessite. Toute la mécanique de construction des morceaux jusqu'aux articulations des textes sont camouflées comme par magie sous les entrelacs de mélodies extraordinaires d'ingéniosité, et d'un chant qui voyage en suspension de la douceur naïve vers des tonalités plus acerbes et nerveuses, inquiétantes même par endroit.

Et dire qu'on aurait pu tout rater, ça c'est flippant tiens !

(retrouvez cette chronique chez nos amis de Live In Mars')

des images


 

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