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L’Oreille de Moscou
L’Oreille de Moscou
30 juillet 2009

Milton Jackson "Crash"

23405label / Freerange Rds

distrbuteur / La Baleine

contact / MJ[at]murdochspace.com

dispo / 1


des mots // du son


La house music a pris de la bouteille. Et pas que du grand cru, voire de bonnes caisses de mal embouchées. Mais on peut admettre le fait qu'elle n'ait jamais cessé d'évoluer, s'étendant depuis les premières émanations du Warehouse de Chicago à des proportions mondiales encore aujourd'hui rayonnantes. Des labels pour ainsi dire spécialisés et fleurissants comme Get Physical, Defected ou encore Freerange Records en attestent.

Signé chez ces derniers, Milton Jackson, Bury Christie à la ville, s'inscrit dans cette logique de porte-flambeau, assermenté et conquérant. A bientôt trente ans, ce producteur écossais, qu'une rumeur byzantine présente déjà comme un des prochains grand rénovateurs de la house, a atteint en pratiquement dix années de service une plénitude technique qui lui permet de se fondre dans une myriades de contextes rythmiques (deep house, techno minimale) comme de s'aventurer vers des horizons plus éloignés (exotica, sci-fi). Passée au crible d'une production hyper chiadée et limpide, cette aisance, pour ne pas dire facilité, a pourtant du mal à séduire sur la durée.

Avec cette profusion de titres fourbis jusqu'à l'os, Jackson propose un numéro d'esthète plaisant, sans être spécialement transcendant. C'est juste impeccable (Another Fine Mess, morceau de bravoure progressif et mélodique, génial), sans faille ni aspérités. Pour résumer, si indéniablement l'esprit et l'envie y sont, par moment le souffle manque.

Un excès de maniaquerie ? A trop vouloir éviter les accidents, on applatit tout (Rythm Track en est symptomatique, un amalgame précieux de détails et de références assorti d'un groove opulent à souhait, le tout nettoyé à sec, en devient quasi poussif, sans volume, du gâchis). Ou un abus de confiance ? A trop s'y croire - recherche annoncée d'inspiration chez Les Baxter (les très moites Got To Hold On ou Ghosts In My Machine, admettons c'est plutôt "exotique" voire tropical), multitudes des pistes explorées - on s'éparpille et on peut réussir à fatiguer son monde.

Dans tous les cas, s'il est difficile de trancher, tout ça finit par lisser et enliser un disque qui malgré d'imparables perles (l'hypnotique Crash et cette conclusion en forme de double hymnes Prototypes/Cycles) parvient à lasser. Une belle promesse, partiellement tenue. Et vous frôlez l'incident. Un crash presque. Dommage.

(retrouvez cette chronique chez nos amis de dMute)

des images



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