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L’Oreille de Moscou
L’Oreille de Moscou
6 novembre 2009

Pierce Warnecke "The Electronic Heart"

l_32edd7dfa09543b5bad684f8b2b50fb4label / Bee Records

distributeur / Id.

contact / P[at]murdochspace

dispo / 1


des mots // du son


Faut-il être inconscient ou courageux pour faire encore de l'IDM en 2009 ? A lire le dossier de presse qui accompagne la sortie de The Electronic Heart, la question valait le coup d'être posée. A coller une oreille sur les six titres produits par Pierce Warnecke, on se dit que ce dernier est surement un peu des deux.

Inconscient parce que tant d'autres ont déjà apporté de leur matière grise au moulin de la "musique à danser intelligent". Courageux, parce qu'il faut pouvoir prendre ainsi le risque des comparaisons et du dénigrement assorti, en produisant un tel son, inscrit à ce point dans un style à l'historique aussi chargé.
Après, Pierce Warnecke semble bien décidé à dépasser tout ça, et malgré ces références incontournables, d'Aphex Twin à Squarepusher pour simplifier, qu'on ne peut empêcher d'inonder notre cerveau, il faut bien , comme notre Américain, se rendre à l'évidence : les comparaisons on s'en cogne !

Porteur d'une expérience conséquente - de son passage à l'école Berklee de Boston réputée pour son cursus de MAO à son association avec Romain Serrate au sein du duo électro Nth Synthesis - notre artiste n'est pas né non plus de la dernière pluie. Il fait d'ailleurs preuve d'une certaine virtuosité dans l'agencement de ces rythmes et ces atmosphères qui constituent à part entière sa "patte".

Brossant ses machines à rebrousse poil, tirant de leurs microprocesseurs toutes sortes de sonorités torturées - à l'instar d'un Raoul Sinier peut-être en moins allumé -, il génère des ambiances ténues, rugueuses et tumultueuses (Pre-Sleep Instants) tout en s'appuyant sur l'émotion de mélodies on ne peut plus vivantes, qu'elles tendent avec éclat vers l'exaltation (le bondissant Used Romamtricks) ou plus sobrement vers la mélancolie (le trop bancal Excision Of The Heart avec ses borborygmes robotiques).
Qu'il déstructure sans précaution son electronica (le magistral et bien nommé The Art Of Error au groove entêtant) ou qu'il échafaude des édifices technologiques des plus alambiqués (le funambulesque And Then Blood Poured From Her Lips), on sent poindre à chaque endroit, terrée derrière toutes ces manipulations techniques, une frénésie patente et la fièvre furibarde à peine maîtrisée d'un musicien aux idées foisonnantes qui oriente les débats, varie ses plaisirs et finit même par lâcher prise (RnBeast, hystérique explosion finale).

Une fois de plus Bee Records, qui avait déjà signé les Nth Synthesis, a eu là une bonne intuition en sortant The Electronic Heart (abstraction faite du choix de l'artwork, misère quelle horreur!). Espérons que l'essai soit vite transformé avec un prochain long format.


(retrouvez cette chronique chez nos amis de dMute)

des images


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