Dag För Dag "Boo"
label / Haldern Pop Rds
distributeur / Cargo Rds
contact / DFG[at]murdochspace
dispo / 1
des mots // du son
Avec Boo , la fratrie Snavely
œuvrant au sein des Dag För Dag, une sœur et son frère,
américains exilés en Suède, espèrent bien faire mieux qu'effrayer les
enfants. C'est tout le mal qu'on leur souhaite.
En attendant, avec cet album, Sarah et Jacob nous embarquent vers
d'autres époques. Celle où Siouxie regardait Robert Smith
s'escrimer sur sa gratte. Celle aussi où les Jesus & Mary Chain
mataient pour la première fois leurs godasses. Une époque où la pop
débordait d'une énergie sombre, sans saccharine, faite de rythmiques
envoutantes, de guitares compressées en nappes gonflées d'éther. Une
époque où la pop faisait du bruit. Un autre temps dont les Dag För
Dag se foutent royalement.
Et oui, le "c'était mieux avant, revenons y gaiement", ils n'en
ont absolument rien à cirer. Eux jouent maintenant, une musique cernée
par les cendres du passé, certes, et puis ? Juste des braises encore
fraîches sur lesquelles, en soufflant sans scrupules, ils échafaudent
leur grand bûcher. Aucune vanité, ni paresse, plutôt un geste beau,
calme ou endiablé, avec à la clé ce son émacié, des cordes de cristal,
des voix dans l'opium (celle de Sarah) ou le cambouis (celle de Jacob).
Tout ça dans un détachement qui fait presque peur.
Ainsi, faisant fi des lendemains, qui de toute manière ne chantent
jamais vraiment, le duo oscille entre ténèbres et crises de nerfs. Sous
couvert d'ingénuité pop, ce groupe distille une nervosité sur le fil du
marasme qui titube de montées de fièvre incurable à de courts instants
de rédemption, sans pour autant se départir d'une grâce mélodique à vous
filer des vapeurs, comment dire ? Torride, oui voilà ! C'est bien
simple, en treize morceaux le voyage se fait du haut-le cœur les doigts
dans la bouche, à la trique les mains dans le bonheur. Quand même ouais !
Pour votre culture générale, "Dag För Dag", en Suédois, signifie
"Au jour le jour". Ça y est vous y êtes ? Alors en route... Direction le
disquaire du coin.
(retrouvez cette chronique chez nos amis de Live In Marseille)
des images