Peau "Première Mue"
label / Iris Music
distributeur / Harmonia Mundi
contact / P[at]murdochspace
dispo / 1
des mots // du son
La sirène Peau, fait surface, avec Première Mue
et ses onze titres sous le bras. D'emblée, le charme infectieux de son
chant, qui n'est pas sans évoquer ceux plus enfantins du Prince Miiaou ou de Karin Clercq, agit sur nos neurones disponibles. Musicalement, les comparaisons avec Camille ou la douce Émilie Simon
ne manqueront pas de lui pleuvoir dessus, mais cette facilité
rédactionnelle devrait rapidement jouer en sa faveur. Beaucoup moins
tendre que ses consœurs, Peau - Perrine Faillet en ville -
ressemble moins à une princesse high-tech qu'à une fée des faubourgs,
de leurs ruelles, leurs cafés, leurs hôtels particuliers et leurs
occupants, auprès desquels elle semble avoir puisée son inspiration. Du
moins pour ce qu'on en a ressenti.
Le ressenti, un moteur pour cette jeune Iséroise au chant diapré,
oscillant entre anglais et français, qui sait jouer les entremetteuses
de choix, organisant nombre de rendez-vous galants entre le rock, la pop
et le folk. Sous le chaperonage d'ambiances électro raffinées, ces
trois-là en finissent avec les minauderies, se lâchent et se lancent à
corps perdus dans de langoureuses étreintes , sincères et lumineuses.
Parfaitement servis par ces arrangements amoureux, les textes de Peau
s'éclairent d'eux-même, révélant par leur originalité et leur concision
toute la magie d'une artiste entière, pudique et engagée totalement
dans une musique à haute valeur sensorielle ajoutée.
Globalement, avec une grâce naturelle qui la différencie des simples
sensations saisonnières marketées au burin commercial, elle affiche avec
ce premier jet toute l'étendue de son talent. Un talent qui touche
juste. Pour faire simple, on ressort transfiguré de l'écoute ce disque.
Comme au retour d'une première mue, oui voilà !!
(retrouvez cette chronique chez nos amis de Live In Mars')
des images