Kaliayev "Solipsism"

12 novembre 2010

label / Le Kit Corpo.

distributeur / autodistro.

contact / K[at]murdochspace

dispo / 1

des mots // des images

La solitude, l'amour, l'absence...Dans Solipsism, le premier opus de Kaliayev , projet de Sébastien Boess, ce dernier ne manie pas les thèmes les plus originaux qui soient. Certes ! Mais le Messin se détache de la mêlée de ses contemporains en peignant avec une profondeur hallucinante ce qui se rapproche étroitement de véritables déchirures. Avec une habileté stupéfiante, il nous place directement dans une situation incontrôlable de totale catharsis. Clairement, cette musique nous projette face à nous même, seul face à nos peurs, nos contradictions aussi, créant un de ces moments cruciaux de vérité au cours duquel tombent tous les masques. Et où l'on se découvre différent que ce que l'on pensait ou qu'on aimerait être.

Aidé de la voix sublime de Marielle Martin (Playdoh) et du violon magique du Chapelier Fou, autre Messin de l'étape, Kaliayev (le même nom que ce jeune terroriste russe emprisonné dans Les Justes, la pièce de Camus, ) ne choisit jamais entre electronica spleenétique, rock de bourrasque et pop synthétique raffinée, préférant grâce à tout cet attirail sonore, fouiller dans ces instants suspendus, où face à la vérité - celle de la solitude, de l'amour, de l'absence - il n'y a plus d'autre choix que de s'abîmer dans l'attente.

Patiemment, en onze titres virevoltants, il nous met en vrac et nous laisse nous dépatouiller de toutes ces nouvelles révélations. Avec une délicatesse et une pudeur non feinte, louvoyant avec justesse aux abords des récifs du pathos, les frôlant pour mieux les éviter, il parvient même à nous dépouiller de nos sentiments avec une facilité déconcertante, ne nous les proposant plus qu'à travers de puissantes sensations, denses et incarnées. Comme jamais avant nous ne les avions vécues.

Et avec elles, la certitude de tenir entre nos mains, trempées de quelques larmes, le disque le plus sensible et humain qu'on ait écouté depuis un bail.

...Une vue de l'esprit ? Peut-être...

Et après ?

(retrouvez cette chronique chez nos amis de Live In Marseille)

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