N. Morgia & W. Parker "Prism"
label / Ultramarine records
distributeur / Id.
contact / NM[at]murdochspace
dispo / 1
des mots // du son
Je crois que c'est Frank Zappa qui dans un grand moment de lucidité avait, en substance, fait ce constat :
"Le jazz n'est pas mort, il sent juste bizarre".
Il y a peu de chance que cet avant-gardiste ait subodoré la rencontre
récente, orchestrée pour Ultramarine Records, entre le guitariste Ninni Morgia - déjà croisé pour son travail au sein de The Right Moves - et le contrebassiste William Parker. Pourtant, là encore, le diagnostic est bon...Leur jazz est louche !
Prism, cet album étrange donc, célèbre une rencontre inventée, où
l'électricité s'embarque tout proton dehors à l'assaut d'une autre
forme de discussion, un dialogue dissonant où l'usage d'un nouveau
dialecte ne serait le fruit ni d'un hasard génétique ni du long
apprentissage de la vie, mais bien celui d'une volonté de fer de mettre
la créativité au centre des débats pour en faire finalement le
vocabulaire de la circonstance.
Profonde et complexe, sans fioriture ni effet d'intellectualisation
sonore, cette musique reste parmi les plus libres qui soient. Peut-être
pas d'accès, même si chacun pourra à tout moment y pénétrer avec ses
envies, et surtout ses propres fantasmes. Mais plutôt par
l'extraordinaire explosion d'ingéniosité, de malice, d'intelligence, et
d'humour même, qu'elle représente.
Déroutant mais tellement fascinant.
(retrouvez cette chronique chez nos amis de Live In Marseille)
des images