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L’Oreille de Moscou
L’Oreille de Moscou
20 avril 2018

Xylouris White "Mother"

xylouris

label / Bella Union

distributeur / Id.

contact / XW

 


 

des mots


Xylouris White c’est Giorgios Xylouris, chanteur crêtois et virtuose du laouto (luth grec) et Jim White, batteur australien membre des Dirty Three aux côtés de Mick Turner et du Bad Seeds, Warren Ellis. De leur rencontre est née ce croisement entre musique traditionnelle crêtoise et rock indé, une association singulière aujourd’hui bien rôdée : déjà deux Lp à leur actif. Ce Mother boucle une trilogie conçue autour de ce concept de "fusion", un troisième lascar - Guy "Fugazi" Picciotto, excusez du peu ! - assurant aux manettes depuis le début de l’aventure le lien au fil des années entre ces deux voyageurs. Le rôle de ce dernier dépasse de loin celui du simple entremetteur. A chaque disque, il s’agit pour lui d’assurer le savant agencement de centaines d’heures d’enregistrement, mêlant compos et impros, pour en tirer la substantifique moelle.

Mother est donc le fruit de ce travail de l’ombre, mais bien entendu aussi le produit des trajectoires individuelles prises par nos deux protagonistes depuis leur dernier opus Black Peak (2016) ; deux ans à parcourir le globe, à multiplier les expériences. C’est cette idée de croisement et de partage des enrichissements de chacun qui dirige et nourrit le projet Xylouris White.

Ainsi au départ, en 2014 et l’album Goats, Xylouris ne chante quasiment pas, là c’est une toute autre histoire. Sa voix, son chant en grec, entre complainte et incantation, comme sortis d’un autre âge, deviennent un instrument à part entière, une composante essentielle de morceaux hallucinants comme ce Only Love, sommet du disque, titre le plus rock à leur actif qui s’il devait avoir un défaut, serait celui d’avoir été placé en début de tracklist et d’écraser quelque peu le reste tant sa présence en impose. Franchement, difficile de se sortir de cette nasse sonique ! White n’est évidemment pas en reste, plus qu’un complément rythmique aux jeux, de voix et de luth de son comparse, il en est la ponctuation, la syntaxe hypnotique, frénétique voire par instants clairement surréaliste. Et ma foi, toujours décisive.

Pourvoyeurs d’une musique de bords de route, hors étiquettes, généreuse et intelligente (on pense au travail de l’Occitan Sam Karpienia, on rêve d’ailleurs d’une rencontre de tous ces farfelus), ces deux-là invitent différemment au voyage . Ils l’inventent, pour tout dire. Un voyage qui, fait de brutalité archaïque comme de sensualité originelle, de raideur autant que d’élasticité, vous propulse bien au-delà de vos espérances, vers des contrées sonores encore vierges à vos oreilles. Une Terre promise, mère nourrissière des désirs d’une autre musique. C’est ça, Mother !

[retrouvez cette chronique chez nos amis d'ADA]

du son


 

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