Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L’Oreille de Moscou
L’Oreille de Moscou
6 avril 2019

Malade[s] "Toute Chose Visible"

MaladeS_CDPROMO_RECTO_WEB
label / Salamah Prod.

distributeur / InOuïe Distro

contact / M

 



des mots


Sur l’artwork du premier Lp de Malade[s] (Tanguy Moaligou du combo rennais Cerf Boiteux et Louise Goupil) on voit se dessiner, en fractale technicolore, une tête de hibou. On apprendra par le biais de leur dossier de presse que cette image n’est pas innocente, mais relative à une malheureuse anecdote qui, liant les deux artistes (non ! nous ne spoilerons pas cette mésaventure) donnera naissance à un des morceaux-fleuve de ce disque, le bien-nommé Hibou.

Ce n’est pas ce morceau tournoyant qui nous a le plus interpelé, plutôt celui le précédant - Sur Ce Chemin Noir - obscurs entrelacs de riffs de guitares et de phrases de clarinette poussant un texte sommaire et tout aussi ombrageux vers un ailleurs qui s’avèrera plus éclairé, plus ouvert : les oiseaux y chantent à nouveau. Un de ces endroits où personne ne vous explique ni pourquoi vous y êtes, ni comment vous comporter, quoi penser, ni même s’il vous faudra le quitter un jour. Il y a quelque chose de tout à fait libérateur là-dedans. De réconfortant même, quand, à priori tout paraissait bien sombre et mal barré.

C’est un des effets que procure ce disque : Toute Chose Visible n’est pas forcément celle que l’on croit. Et ce qu’on croit n’est pas tout à fait ce qui se trame vraiment :

"Devant, une porte, Derrière, le vide"

Une vraie poésie du risque, teintée d’un goût pour la pataphysique revendiqué.

Et quand le sentiment d’antagonisme devient patent, cadenassant l’ambiance générale, Malade[s] n’oublie pas de fournir quelques échappatoires. Des clés, les leurs, qui portent le sceau de la lutte. La lutte comme remède évident à l’oppression, quelques formes que celle-ci puisse revêtir.
Ainsi, d’un surréalisme épique, on bascule vers la transe comme sport de combat, la musique comme geste politique. Assurément, un autre de leur credo.

A travers le post-rock "Hotel2Tango friendly", l’electro berlinoise et la folie douce klezmer, ces deux-là se sont bien trouvés et s’emploient avec une joie non feinte à détourner traditions, littératures, emmêlant académisme et libre arbitre dans une belle pelote de nerfs et de sens. Mais ce qui sidère ici, bien plus que cette savante musicalité et le tour de force d’avoir su agencer autant d’influences, c’est la fluidité et la liberté de chacun des six titres de Malade[s]. Un nom qui ne trompe pas sur la marchandise, ça c’est réglé !

[ retrouvez cette chronique chez nos amis de ADA ]


du son


 

Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
Publicité