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L’Oreille de Moscou
L’Oreille de Moscou
17 juin 2019

Fred Nevchéhirlian "Valdevaqueros"

Fred-Nevche-Valdevaqueroslabel / Alter K

distributeur / Id.

contact / F.N.



des mots


Il serait trompeur de n’entendre dans les refrains de Valdevaqueros, quatrième Lp de Fred Nevché, qu’une somme d’adages destinée à satisfaire la rime. "J’ai navigué, je disais des poèmes, j’étais bien" nous chante, comme un aveu, celui qui n’a jamais cessé, depuis ses débuts au coeur de la cité phocéenne (le slam de Vibrion nous semble loin désormais), de refuser les arrêts sur image, modifiant constamment les contours de son expression artistique. Nevchéhirlian, Nevché, Fred Nevché aujourd’hui ...Un artiste à géométrie variable s’il en est, à la croisée des genres et pour le moins à part dans un paysage français friand des étiquetages et des tiroirs bien rangés.

On a l’impression , depuis qu’on le suit, qu’il a souvent fonctionné de façon empirique : faire les choses, essayer, risquer et voir ce qui se passe. Parce que finalement on écrit peut-être toujours la même chanson ; ce qui change alors, c’est l’angle, le prisme, c’est le décor qui évolue. C’est un ressenti encore plus pregnant à l’écoute de ce disque.

Mais, si on évoque le décor, attention, il serait également malhonnête de dire de Valdevaqueros qu’il permet, comme tout album solo qui se respecte, à Nevché de s’accaparer tout l’espace : ce disque a du sens aussi grâce aux talents des Marseillais Martin Mey et Simon Henner qui, laissant un temps leur propre projet (le premier vient de sortir un superbe disque d’électro-pop Words(without), le second chante chez les Nasser et oeuvre en solo avec French 79), ont épaulé Fred dans cette aventure.

On entend ici une véritable complicité artistique qui lie ce petit monde (on y croisera aussi les voix entre autres de Babx, de Rafaelle Lannadère), pour devenir la source d’un lumineux disque, recueuil de chansons chaudes et sensuelles, aux sonorités aventureuses, aux verbes mélancoliques et suaves. Tout y est invitation à la flânerie, au voyage intérieur aussi. C’est tantôt majestueux, grandiose, mouvementé, tantôt minimaliste, précis et paisible. En surface du moins. A chaque fois, il suffit d’écouter pour sentir le tumulte d’un esprit en fusion, ce fascinant laboratoire où s’agence la chanson française de demain. Et au moment de remettre le disque dans sa pochette, cette question insondable : qu’est-ce qui peut bien encore séparer ce personnage unique aux idées longues de la reconnaissance immédiate et mondiale ? Ce serait tellement mérité !

[ retrouvez cette chronique chez nos amis de ADA ]


du son


 

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