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L’Oreille de Moscou
L’Oreille de Moscou
27 novembre 2019

Gontard "2029"

 arton7684-99322label / Petrol Chips

distributeur / ici D'ailleurs

contact / G

 



des mots


Observer les évolutions de la chanson française ressemble un peu à ces soirées passées à mater de vieux giallo. D’accalmies en fausses poussées de tachycardie, il faut être patient pour réellement se payer une bonne vraie frayeur.

En ce début d’année 2019, c’est un gars de Valence qui s’y colle, endossant le rôle du maître des hautes oeuvres, masque de lapin sur l’oreille, verbe coulé dans le vitriol et le verre pilé. Son nom, déjà bien connu de nos services : Gontard.

Gontard, kesako ?

Signe particulier : des disques dont l’intensité va crescendo et reste inflexible. Souvent titré avec un sens de la formule bien particulière, c’est cette fois en toute simplicité que son dernier Lp s’intitule 2029. Année vers laquelle il nous transporte pour une visite "micro-futuriste" de la ville de Gontard-sur-Misère et de ses habitants. Leurs vices et leurs quelques vertus comme point d’orgue à la rencontre. Pour être clair, on n’en sort pas du tout indemne.

Un an à peine s’est écoulé depuis sa précédente sortie qui nous avait déjà bien allumés. Et bien ce 2029 est une nouvelle fois incendiaire. Plus qu’une révélation, c’est la confirmation d’être face à un artiste dont la bravoure et la combativité verbale tiennent le haut du pavé de la critique sociétale acerbe et ironique. Bien épaulé par Vincent Brion aka Vincha, rapper et beatmaker rencontré par hasard et pour toujours, et l’incontournable boss du label Petrol Chips, Ray Bornéo, Gontard raconte des histoires mordantes, un peu crues, jamais salaces, intimidantes parfois, impressionnantes surtout, comme la dégaine d’un Black Block se profilant sur un horizon de fumigènes, déflagrations comprises.

En somme, Gontard et son gang n’ont plus besoin de rien pour faire valoir leur excellence. Ce troisième disque n’est finalement là que pour enfoncer le clou. Du moins pour nous. Et bientôt pour vous aussi. Plongez dans l’introductif Dans Ma Ville, dans Hôpital Tue ou encore Prolétaires (jouissif pamphlet social maquillé en love song..ou l’inverse, c’est selon ), qui en quelques phrases, quelques beats rêches font un constat sociologique autrement plus sensé que bon nombre de billets de pseudo-consultants indignés. Une seule écoute vous suffira pour comprendre que c’est par ce bonhomme des bords d’Isère, ce Monsieur, que l’avenir de la chanson française passera ! Voilà c’est dit !

  [ retrouvez cette chronique chez nos amis de ADA ]


du son


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