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L’Oreille de Moscou
L’Oreille de Moscou
9 juin 2008

Kelley Polar " I Need You to Hold on ..."

23186label / Environ

distributeur / Environ

contact / kelley[at]myspace.com

dispo / 1



des mots // du son


Ils sont nombreux à faire mousser les sonorités discoïdes en ce début de millénaire. On a bien aimé, par exemple, le courage de Lindstrom et Prins Thomas, délaissant les détenteurs autocrates de la bienséance musicale à leur vomis, pour prendre le maquis en enfonçant au passage avec force et jouissance quelques clous dorés dans la grosse caisse en sapin de la dance music.

Pas complexé, (son premier jet, Love Songs Of The Hanging Gardens, nous le laissait supposer) Kelley Polar apporte lui aussi sa pierre à l'édifice, et avec ce 2e opus, sa vision très personnelle de ce qu'il entend, au XXIe siècle, par "disco" : une envie irrépressible de faire bouger les corps, de les coller au-dessus du sol, la tête tournée vers les étoiles. Sur I Need You To Hold On While The Sky Is Falling, on entraperçoit ainsi, à travers les gimmicks vocaux d'un Polar qui chante son électro à qui veut bien l'entendre, des pop-songs tirés à quatre épingles (Zeno Of Elea ou le susurré Thurston And Grisha), des kilomètres de via ferrata parcourus sur les contreforts d'Uranus (l'extraterrestre sommet de l'album, Sea Of Sine Waves et son gospel inter-galactique, un succès !) et quelques hémorragies co(s)mico-soniques (les voix si bien mariées sur le percutant Entropy Reigns et bouffies sur le "bontempiesque" A Dream In Three Parts). Un patchwork excessivement stylé, où effectivement la finesse et l'à-propos sont de mise, mais, au final aussi, où, paradoxalement, le bas blesse.

En effet, prendre le meilleur d'un style, son essence pour ainsi dire (rythmes en rafale, mélodies allumées et digressives...), celle qui l'a fait , contre vents et marées, traverser les décennies et perdurer, participe au jeu en vogue du renouvèlement et de la sauvegarde de genre. En rallongeant ainsi cette sauce ancestrale, ici de quelques lignes de violons astrales, là d'une once de fantaisie (cette façon de chanter à tout va en est vraiment une !) et d'une touche prégnante et vicelarde d'humidité (Chrysanthenum est remarquable de moiteur suave), le Croate obtient certes un album ambitieux, humain autant que chaleureux - c'est indubitable, on n'y revient pas - mais qui sur la longueur et le grand écart incessant des sensations, finit par nous faire perdre le fil et lâcher l'affaire, fatigué de ramer pour le récupérer. Dommage.

Avouez franchement que les descentes ne sont pas des plus terribles quand, après avoir jerké dans l'espace, au milieu d'une horde d'androïdes androgynes aux voix vocodées, apaisantes autant que leur courbes sont affolantes (l'introductif A Feeling Of The All-Thing), ou au cœur grouillant d'une pétaudière soul (le génial Satellites et la déroutante bastonnade finale In Paradisum), on se ramasse en détour de playlist, coincé entre des Pet Shop Boys en fin de vie (Rosenband) et les odeurs de graillons d'une fête mal embouchée (We Live In An Expanding Universe). Alors cet album, inégal ou idéal ? C'est selon, que vous soyez amateurs ou non des contrastes type douches écossaises. Essayez, vous trouverez bien où vous situer !


Kelley Pollar - Satellites

(retrouvez cette chronique chez nos amis de dMute)


des images




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