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L’Oreille de Moscou
L’Oreille de Moscou
14 octobre 2008

Pluxus "Solid State"

23265label / Kompakt

distributeur / Id.

contact / pluxus[at]murdochspace

dispo / 1



des mots / du son


La vie d'un artiste  peut parfois s'apparenter au déroulement sinueux d'une drôle d'arabesque, avec ses successions de hauts et de bas, qui font l'essence d'une discographie. D'autres fois elle ressemble plutôt à une longue session d'escalade créatrice, une lente progression marquée par une arrivée au zénith, d'où le cours des évènements s'effiloche jusqu'à s'inverser pour sombrer dans l'imparable et fatale chute.

Les Suédois de Pluxus ne connaîtront sans doute jamais ce genre de cheminements verticaux. A en juger par l'ensemble des disques intrigants (3 au compteur dont le dernier European Onion foisonnant Lp datant déjà de 2002) qu'ils ont distillé tranquillement ces dix dernières années sur leur propre label
Pluxemburg comme de ce Solid State, leur ultime mouture, rien ne semble indiquer le contraire. Pour eux ni pics ni abimes en vue. Ici d'ailleurs, tout jugement de valeurs ne se conçoit qu'horizontalement. Aux ascensions escarpées, nos Vikings ont préféré définitivement de moins périlleuses promenades sur la terre ferme.

En somme, cet album, ressorti cette année chez Kompakt, après une première tentative en 2006 par le biais de leur propre maison, s'est fait à la boussole, en prenant le temps de baliser les routes à suivre, quitte par moment à reculer pour aller ensuite de l'avant. Une règle qui rend bien compte de la démarche singulière de ces trois-là : plus maîtrisée et retenue , sobre et raffinée que de coutume.

De lignes de basses accidentées en rythmes de funambules, Solid State et ses dix titres oscillent en sécurité, entre downtempo et sonorités pop (l'introductif Transcient, premier single extrait), dans des atmosphères moelleuses et rondes, introspectives (le titre éponyme tout en noirceur éthérée) autant que dansantes (les très canons Bootstrap et Corrose) qui, si elles s'avèrent effectivement moins chamarrées qu'auparavant (pas d'Agent Tangent extravagant comme sur leur précédente sortie), ne donnent pas pour autant dans l'atonie.

En fait, on sent les Pluxus toujours  fascinés par les expérimentations kaléidoscopiques (le lumineux et syncopé Kinoton pour preuve), acoustiques -  ne serait-il d'ailleurs pas le premier groupe "guitare/batterie" signé chez Mayer & Co ? -  comme  digitales. A la nuance près que les sensations, toujours variées certes, se succèdent plus lentement, donnant à l'ensemble une tout autre inertie. De celle dont on peut prendre le temps de profiter, en s'acclimatant. S'en imprégner doucement mais surement, pour au final profiter d'un voyage  gratifiant, moins ardu et mouvementé, mais tellement enrichissant. Juste ce qu'il fallait pour entrer puis sortir de l'été. Ni plus ni moins.
 

des images


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