Lali Puna "Our Inventions"
label / Morr Music
distributeur / La Baleine
contact / LP[at]murdochspace
dispo / 1
des mots // du son
L'objet peut laisser de marbre. Un artwork des
plus succins, un nom - Lali Puna - absent des bacs depuis plus de
cinq ans. On entre en effet dans Our Inventions, quatrième album
des Munichois, avec un brin d'appréhension. et c'est là que le
subterfuge est adroit, car le contenu va, lui, s'absorber sans le
moindre soucis.
Musicalement, les Lali Puna, toujours emmenés par un Notwist
(Markus Archer) et la voix magnifique de calme de Valérie Trebeljahr,
reprennent les choses où ils les avaient laissées avec Faking The
Books, quelques mégavolts en moins peut-être. Une poptronica
minutieuse, portée par des arrangements d'une grâce hallucinante. Une
qualité de production au service de morceaux totalement maîtrisé. Et un
disque qui se détache complètement du simple side-project, osant le
grand saut sans cornacs (Notwist donc, mais aussi Broadcast,
Stereolab...). Bien entendu on peut toujours inventorier les
références, reste d'Our Inventions la sensation qu'une véritable
et irrépressible ambition s'est matérialisée. C'est l'histoire d'un
groupe qui se met à voler de ses propres ailes en ayant su faire
fructifier jusqu'à un haut niveau d'excellence, un savoir-faire qu'il
accommode de manière suffisamment habitée pour qu'on y retrouve sa
patte, un geste singulier et de belles trouvailles à la clé.
Voilà donc un disque, parce que mûri avec patience, qui n'a sur la
distance que de très infimes bribes redondantes rappelant les références
sus-nommées.
Au moindre recoin de cet opus, Lali Puna apporte un traitement
chirurgical, un luxuriant travail électronique, tour à tour complexe et
hypnotique ou plus désuet, drapé d'une frugalité plutôt rare en ces
périodes d'extraversion outrancière.
On ne parlera même pas des voix, de LA voix, celle de Valérie, organique
et si touchante...
Our Inventions se retrouve, par la classe de ses créateurs, bien
loin des ornières boueuses de la pose, loin de cette propension à donner
dans le toujours plus prosaïque, pourvu que ça paye. Avec ce dernier
opus ils offrent là, à nos esgourdes un génial rafraîchissement. Merci
pour elles.
(retrouvez cette chronique chez nos amis de Live In Marseille)
des images