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L’Oreille de Moscou
L’Oreille de Moscou
25 mars 2018

Old Salt Union "s/t"

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label / Compass Rds

distributeur / Import

contact / OSU


 

des mots


Depuis le temps qu'on s'escrime sur la Toile et ailleurs à dénoncer avec vigueur la sénescence précoce, horrible maladie d'Alzheimer qui pourrit la fine fleur d'une musique folk U.S. trop souvent fourvoyée entre morgue concupiscente et hospice décrêpi, on aurait presque un cas de conscience à vous parler de la Old Salt Union (O.S.U.).
Evidemment qu'il n'existe aucun rapport entre ce génial quintette de Belleville (ça ne s'invente pas !) - bled près de Saint Louis, à la croisée des chemins du Missouri, de l'Illinois, de l'Arkansas et du Tenessee - et les erzatz bluegrass que l'Amérique d'aujourd'hui ne peine plus à pondre. Ne mélangeons pas les torchons et les serviettes, hein ?

Alors, il faut bien reconnaitre que le fonds de commerce de ce dernier Lp n'est pas de toute première fraîcheur. Mais bon, c'est un peu le principe de la folk music. Elle a traversé les âges par la classe des artistes qui ont su la déterrer, la dépoussiérer, lui lustrer les cordes et faire revivre les chromes. Ces p'tits gars de Belleville sont de cette trempe là !

Outre le fait qu'ils soient du pays de Tom Sawyer, que les bords du Mississippi ne soient pas loin, qu'avant eux mandoline, fiddle et autres banjos aient déjà résonné grave dans le coin, O.S.U. passe le plus clair de sa musique à tremper sans pitié le pinceau de ses aspirations idylliques dans la palette multicolore de l'Americana et de la culture ancestrale du string band. Variations sur des thèmes ébauchés il y a des siècles, les dix titres de cet album pourraient s'en tenir là. Se cantonner à ce précieux radotage, minutieux labeur d'anachorètes enlumineurs de l'ombre visant juste à perpétuer le geste. Vu le monde sur la corde à linge du bluegrass, nos gars passeraient déjà pour des avant-gardistes de haut-vol.
Seulement voilà, c'est pas le genre de la maison. Sous la beauté du geste respectueux des ancêtres, perle une joyeuse folie progressiste et transgressive , sonorités flamenca et d'Europe de l'Est venant semer le trouble. Chez O.S.U. les cordes regimbent, ça délire, le violon et la gigue se dilatent la rate sans vergogne, les choeurs virevoltent avec les étoiles. Chapeau bas à ce propos, à l'excellente Alison Brown, artiste bluegrass de renom, qui assure ici une production subtile et légère.

En somme, sans être révolutiuonnaire, n'exagérons rien, ce Lp reste un chouette pied de nez à un moulon de poncifs, séculaires et traditionnalistes. Une irrévérence salutaire par les temps qui courent. Bravo à eux !

 

du son


 

 

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